Dangereux & Solitaire [PV SHANNON}

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La nuit était déjà tombée sur Central Park quand le bruit d'un moteur rebondit sur les troncs silencieux. Une lumière fendit l'obscurité, et le bruit s'éteint en même temps qu'elle, alors qu'un jeune homme descendait de sa moto en retirant son casque, laissant ses cheveux bruns retomber sur ses yeux d'un bleu irréel. Un mouvement gracieux mène ses clefs dans la poche avant droite de son jean délavé, tandis que, le casque sous le bras, et sa guitare accrochée dans le dos, il s'avance vers un petit sentier du parc. Il ignorait donc qu'il était dangereux de se promener la nuit à Central Park ? Oh non, il le savait. Mais il ne craignait rien. Il était plus dangereux que beaucoup le pensaient. Ses muscles saillants cachés sous sa chemise noir faisaient parfois de belles surprises aux agresseurs. Sa moto non plus ne craignait rien. Quelques mètres seulement sans que la clé ne soit enfoncée à l'intérieur de l'habitacle, et le moteur s'éteignait tout seul. Rien de bien dangereux pour lui, en somme.

Il lui sembla qu'il marcha longtemps, sans vraiment savoir où il allait ni pourquoi il marchait. Il aurait dû être à l'une des nomvreuses fiestas qui se déroulaient chaque soir à NYCity, mais c'est cet endroit qui avait retenu son attention. Il se sentait le besoin d'être dans un endroit calme, seul avec lui-même, pour réfléchir ou tout simplement se sentir en paix. C'était si rare dans cette vile aux mille vices. Il trouva finalement un endroit, une clairière parmi les arbres, sans bancs. Pour un peu, il se serait cru dans une forêt du nord du pays. Pour un peu. Aucun bruit ne venait troubler la paix du lieu, quelques étoiles menaçaient même de pointer le bout de leur nez, et c'est presque rituellement que le jeune homme sortit sa guitare de son étui, le tenant respectueusement entre ses doigts habiles. Quelques notes pour l'accorder, quelques secondes seulement, et il commence.

Une mélodie douce, enchanteresse envahit ce lieu de pèlerinage, et il se sent presque comme chez lui, en Californie. Même si, finalement, il n'a plus de maison depuis que la vie de sa mère s'est brisé en même temps que la partie de son cerveau concernant sa mémoire. Il se sent si seul, si loin de tout ce qu'il a toujours connu. Maintenant et maintenant seulement, il a perdu sa carapace, celle du garçon charmeur qu'il est d'habitude, celui qui ne pense qu'à se taper encore et encore plus de filles. Ce moment seulement, il est redevenu ce garçon craintif qu'il était... Avant tout ça.

Pour une fois depuis des mois Shannon avait posé les pieds à Central Park la nuit. On disait que c'était dangeureux, peut lui importait le danger que planait sur les lieux,elle savait se battre s'il fallait de toute façon, y aurait-il eu un dragon fou furieux lâché dans l'endroit elle y serait allé quand même, juste pour le seul plaisir de resentir le calme qu'elle avait ressenti trois mois auparavant dans la clairière qu'elle avait déniché par hasard pendant qu'elle faisait son jogging nocturne.
La journée avait été chaude, la soirée également, la veste en cuir de la jeune femme avait fini attaché à ses hanches, pendant que ses bras restaient à l'air libre.
Cela faisait bien pas mal de temps qu'elle n'avait pas quitté la ville pour un lieu calme, ses soirées étaient occupées à des fêtes d'étudiants ou à sortir en boîte ou encore à se concentrer sur son travail scolaire qui depuis peu en avait pris un coup puisque la jeune femme en avait trop abusé des bonnes choses. Venir dans cette clairière était un soulagement pour elle, car elle pouvait se débrasser de la Shannon que tous connaissait et laisser libre cours à la Shannon Warrik qu'elle était réellement, car vous pensez vraiment qu'une humaine normalement constituée aimerait être connue sous des noms péjoratifs tels que "garce", "peste", et j'en passe.. Bien évidemment que non, ce masque était simplement une protection pour Shannon, de toute manière depuis de nombreuses années elle avait compris que dans son milieu à elle tout fonctionnait par apparences, tant que celles-ci étaient maintenues officieusement tout pouvait se faire allant même jusqu'au meutre. Vous ne voyez pas de quoi je parle? Tampis pour vous, vous n'avez qu'à vous tenir au courant de l'actualité.

Shannon s'était endosé contre un arbre et avait fermé les yeux guettant le silence et la tranquilité. Soudain, elle entendit des pas, se tapisant dans l'ombre, elle vit un jeune homme, guitare sur le dos s'installa dans "sa" clairière. Il entamma un morceau de musique, Shannon n'était pas loin elle décida de ne pas se montrer et de rester encore tapie dans l'ombre. Le morceau la toucha profondémment sans qu'elle ne puisse se l'expliquer pourquoi, une idée lui vînt, mais ne parvînt à mettre le doigt dessus. Quand le morceau s'acheva, elle alluma son briquet en argent massif, allumant ainsi sa cigarette. Après avoir tiré une grande bouffée, elle pronça les mots suivants:

C'était très beau ce que tu viens de jouer. Excuse mon intrusion dans ton monde, mais je n'ai pu m'epêcher de partir quand j'entendis ce que tu as joué.

Elle se tut soudainement, puis se décollant de l'arbre, elle se montra au jeune homme, elle s'arrêta face à lui cinq mètres plus loin.
Puis le regardant droit devant les yeux elle demanda:

Sa te dérange si je te tiens compagnie? Puisqu'on était venu tous les deux chercher la même chose je suppose: la solitude..

Elle attendit sa réponse, elle comprendrait si le jeune homme la renvoyaient car c'était plutôt innatendu de trouver une jeune femme telle qu'elle a Central Park en pleine nuit et seule qui plus est.

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Kaden releva légèrement la tête à l'entente d'une voix étrangère. Une femme. Au moins, il n'aurait pas à user des poings --'. Il la regarda s'approcher, en même temps qu'elle tirait une bouffée de sa cigarette, remontant instantanément son envie d'en avoir une à la bouche, lui aussi. Il n'esquissa cependant aucun geste, se contentant d'observer quelques secondes la personne en face de lui, juste le temps pour lui d'émerger de son monde pour plonger, peut-être, dans celui qu'ils créeraient tous les deux, durant ce moment. Peut-être.

- Reste.

Un mot, un seul, une invitation dans un monde qui n'avait jusqu'alors accepté que lui. Il posa sa guitare à côté de lui, sur son socle, et tira de sa poche avant gauche son paquet légèrement écrasé de cigarettes, en tirant une et l'allumant gracieusement d'un simple geste de la main. Son briquet retourna dans sa poche aussi vite qu'il y était arrivé, et il reporta son attention sur la jeune fille. Dans la pénombre seulement légèrement percée par la clarté blafarde de la nuit, il remarqua la rousseur de ses cheveux et un sentiment inexplicable dans ses yeux. Son visage lui paraissait familier, mais il était si dur de se souvenir de tout le monde dans cette ville... Etais-ce une fille qu'il avait vu récemment, ou alors étais-ce avant son départ pour la Californie, il l'ignorait, et préférait remettre tous les compteurs à zéro, pour cette nuit seulement. Il tira quelques bouffées, enfumant légèrement l'endroit de grosses volutes de fumée, avant d'adresser un regard profond et pénétrant à la jeune fille. Cette nuit, ce ne serait pas la confrontation d'une peste et d'un chaud lapin, non, ce serait la communion de deux âmes solitaires. Peut-être.

- Kaden.

Et toi ? Elle le devinerait, sûrement. Pas envie de gaspiller ses mots, le silence était si magique et reposant dans ce lieu fantastique qu'un seul mot semblait, pour lui, une offense à la nature qui les entourait et les protégeait.

Le seul mot qu'il pronça fit un effet sur la jeune femme, il n'avait pas claqué comme un ordre, mais en raisonnait comme un ou peut-être étais-ce une demande tout simplement? Les idées de Shannon se brouillèrent un peu, passer de sa solutude à la compagnie aussi soudainement la laissait encore transie et pas totalement remise, mais quelle Shannon allait être présente ce soir?
*La peste va dormir...oui*
La décision était prise, pas envie de se prendre la tête, aucune non plus de se montrer superficielle ou encore moins dragueuse, la seule envie qu'elle avait s'était de profiter du moment présent, son penser au passé ni même au futur proche.
En quatres foulées elle fut à une cinquentaine de centièmtrès du jeune homme, ses jamabes se plièrent d'elles-même, comme si elles avaient déjà tout prévu, comme si elles savaient comment se déroulerait la soirée, comme si le destin avait déjà tracé leur destinées qui s'étaient liées...pour une nuit.

La nuit était noire, cependant la pleine lune dans le ciel offrait quelque peu de lumières aux deux jeune gens, le silence reprit la place qui lui était due, seules leur cigarettes brisaient le noir qui les entouraient. Elle pouvait voir clairement le visage du jeune homme, puisque les rayons luniares l'atteignaient plus qu'elle-même, il avait le visage pâle, encore un peu perdu, mais frappé d'une tristesse et d'une lassitude qu'elle n'eut aucun mal à identifier: les même sentiments, la même douleur s'affichaient sur ses traits, elle pouvait très clairement le sentir mais pas les effacer.
De toute manière que cela pouvait-il faire qu'il la voye telle qu'elle était réellemet? Telle qu'était sa réelle souffrance? Et non pas la grâce et la décontraction qu'elle affichait à son quotidien...
Le jeune homme la tira de ses questions restées sans réponse, un nom..Karen. Il résonna dans l'espace vide, mais pénétra profondémment dans la jeune femme, elle n'allait pas oublier ce nom de si tôt.Ce qui était un exploit pou elle, puisque son cerveau avait la sale habitude d'effacer les souvenirs et les détails les plus importants des événements qui se déroulaient dans sa vie.

"Shannon" se contenta-t-elle de lâcher, avant d'ajouter quand elle se rendit compte qu'il la connaissait sûrement à cause de son statut à l'université. Les Park Avenue Princess régnaient sur L'Upper avec les Frères Scott et malheureusement ou bien heureusement, selon les points de vue Shannon Warrik en faisait partie de cette élite...si...inqualifiable.
-Oublie donc celle que tu connais, seule importe celle qui est devant toi.

Elle regarda le jeune homme droit devant les yeux, espérant qu'il ne prenne pas peur devant la révélation de son nom...Arf Shannon des Parks allaient la suivre longtemps tout au long de son chemin, beaucoup la connaissent et la connaîtreront sous ce masque là, car personne ne saura vraiment qui elle est.De tout façon, il y en a t-il un au milieu de tous qui sois digne de la connaître? Pas qu'elle soit trop bien, non pas ça, mais ils étaient tous faux et hypocrites, ce qui ne donnait pas très envie de se confier.
Ses yeux papillonèrent entre musicien et instrument..elle finit par lacher doucement:

Rejoues..s'il te plaît.

Elle en avait sérieusement besoin, de s'envoler, ne serais-ce que pendant quelques minutes, le temps que durerait la mélodie. Elle tira une nouvelle bouffée de sa Gauloise et profita de l'instant présent, forçant son esprit à se concentrer sur le moment qu'elle vivait.

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Evidemment, comment avait-il pu ne pas la recconnaître, Shannon... Mais la Shannon qu'il semblait connaître -car il ne la connaissait que par le biais des nombreux on-dit- n'irait jamais dans cet endroit en pleine nuit. Alors... Il oublie tout, reccomence à zéro. Kaden, Shannon, deux âmes perdues qui tentent de se retrouver l'un dans l'autre. Il la regarda s'asseoir à côté de lui, lentement, gracieusement sans même qu'elle s'en rende compte. Et, quand elle lui demanda de rejouer un morceau, il ne se le fit pas demander deux fois. Attrapant sa guitare d'une main, il la posa sur ses genoux et entama quelques accords, doux et mélancoliques. Beaucoup ignoraient qu'il jouait de la guitare. D'ailleurs, jusqu'à Shannon, seule Gabrielle avait été au courant, pour l'avoir surpris, une fois. Mais c'était le passé, tout ça...

Il jouait, jouait, à la fois lentement et énergiquement. Il n'allait pas pleurer, mais les larmes coulaient déjà à l'intérieur de son âme. Sa voix rocailleuse, grave, légèrement cassée par la cigarette qu'il fumait en trop grande quantité, laiss échapper quelques paroles avant de s'éteindre à nouveau. Pourquoi briser cette mélodie avec des mots ? L'instant était si magique... Ne pas tout gâcher maintenant était bien la moindre des choses.

Enfin, il arrêta. Il posa de nouveau la guitare à côté de lui et alluma une autre cigarette, la précédente s'étant consumée toute seule sur l'herbe fraîche alors qu'il jouait. Il observa Shannon, sans dire un seul mot, mais peut-être son regard en disait-il beaucoup. Il se sentait en intimité plus qu'il ne l'avait jamais été, nu face à elle, psychologiquement parlant.

La mélodie emporta la jeune femme comme prévu, elle pu s'envoler frôler les nuages, laissant son corps derrière elle. Tout dans l'imagination bien entendu. Pendant que KAren jouait son morceau, Shannon n'eut pas besoin de fumer, sa dépendance et son angoisse étaient comme envolés, c'était parfait comme moment, cela faisait bien longtemps qu'elle n'eut pas ressenti le besoin de sortir son briquet en argent massif pour allumer ses cigarettes préfèrées: Les Gauloises.
De temps à autre la voix de Karen, rauque comme un roc, s'élevait pour accompagner la douce mélodie, le contraste entre les deux octaves étaient impressionnants et donnait à la musique une autre tournure et un autre sens. Cependant le jeune homme fit taire rapidement ses paroles et ne laissa place qu'aux accords de l'instrument.
Les dernières notes touchèrent à leur fin, Shannon reprit pied sur Terre, plus calme cependant, moins stressée, moins inquiète et plus elle-même, comme si elle était parvenue à un équilibre entre les deux Shannon: la garce et la calme.
Elle regarda intensémment Karen, il venait de lui offrir beaucoup plus que personne depuis bien des années, elle ne saurait jamais comment le remercier de ses intants de bonheur,car Shannon Warrik avait beau avoir accès à tout ce qu'elle souhaitait grâce à son argent, rien ne pouvait acheter le bonheur ou ne serais-ce qu'une amitié convenable et fidèle.
Si Karen avait été exposé à Shannon que pouvait-elle en dire d'elle-même, ils avaient été complice et elle savait qu'il garderait pour lui cette nuit, ainsi qu'elle.
Se raclant la gogre elle mumura un simple:

Merci....

Puis soudain le besoin se fit de nouveau, soupirant, elle lutta contre sa dépendance rien qu'une nuit ele souhaitait ne pas avoir besoin de la drogue, rien qu'une nuit elle voulait être libre de tout emprise...rien qu'une nuit.
Elle soutînt le regard de Karen, sachant pertniemment que ni l'un ni l'autre ne voulait aborder ne sujet de leur démon, de leur passé, de leur souffrance, elle ne savait pas par quels chemins ouvrir la discussion, mais avaient-ils vraiment besoin de parler, leur corps et leur âme ne s'exprimaient-ils pas assez pour qu'ils puissent comprendre le message chacun de leur côté?

Tu as un vrai talent...

Ses mots quittèrent sa bouche sans qu'elle ne puisse y réfléchir, sans presque s'en rendre compte, c'était comme par magie, par instinct peut-être?
Bref rien n'étonna plus la jeune femme, car cette nuit était vraiment spéciale.

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